samedi 13 mars 2010

Oeil von Lynx


Edvard MUNCH
Avertissement à l’attention des lecteurs:
L’article « chez Edvard’s » n’est qu’un clin d’œil imaginaire,
suivi d’un article plus sérieux sur le peintre Edvard Munch


Edvard MUNCH

Au Restaurant “chez Edvard’s”
à la Pinacothèque

L’accueil est très discret. Atmosphère silencieuse, feutrée. On ne vous prend
ni le pardessus ni le chapeau, parapluie interdit, pas de vestiaires, mais, tenue correcte exigée.
Inutile de réserver, on déguste et mange debout, face aux murs, c’est tendance.
Les plats, discrètement éclairés, sont accrochés aux cimaises du lieu. Mais quels plats!
Vous pouvez choisir à volonté, charger vos assiettes avec les yeux, tout en suivant les autres affamés à la queue leu leu...pas désagréable, on digère mieux, débout.
Si un plat ne vous convient pas, vous passez, avancez sans façon, vous reculez ou vous vous dérobez, personne ne s’en offusque. Personne ne prête attention à vous. Un silence d’église vous accompagne. Le prêtre reste muet, accroché. Pardon ? Je vous ai bousculé ? Je vous en prie, Monsieur, il n’y pas de mal!
Tous ont l’air absorbés par leur choix, penchés en avant, incrédules devant ce qui leur est offert, le menu dans la main gauche, pour se ventiler sûrement ?
C’est copieux, inhabituel, envoûtant… hésitation, on y revient, et, décision, on choisit son plat préféré à contempler, les yeux mourant de faim.
Mais, vous verrez, tous les plats, sans exception, sont soigneusement sélectionnés, présentés et encadrés, attirent votre regard, stimulent votre appétit, vous interrogent, vous laissant perplexe. Vous saliverez d’excitation, tant ils sont bien épicés, colorés... un plat de paysage aux ingrédients sombres (par exemple) sera juste un peu plus lourd à digérer...Avancez en silence. Mangez à votre faim. N’oubliez pas que les peintures sont faites pour être regardées, comme toutes les femmes sont faites pour coucher avec les hommes. Je vous demande pardon? Non, non, ce n’est rien.....Avancez s’il vous plait. Les habits sombres se bousculent, complices, tendrement, cérémonieusement.
Dans la Cathédrale de “chez Edvard’s“, le chuchotement est permis, pas plus.
Serrez les rangs, vous n’êtes pas seul, les admirateurs se pressent, silencieux, impatients, ils veulent savoir et, surtout, voir. Certains visages s’approchent de très près, nez en avant, les narines dilatées, flairer quelque saveur, délicieusement inconnue, sûrement.
Ne pas toucher, Monsieurdames, merci! Les nez reculent aussitôt. Les doigts aussi.
Les “TelenoFPortelbaPareilsoTof ” disparaissent comme par enchantement. L’ordre est rétabli!
Au MENU de la célèbre cuisine de “M”, le.... chef cuisinier. M, comme mérité:
Des plats baroques, beaux, atroces et somptueux, colorés, remarquablement cuisinés et prématurément vieillis, comme le voulut le chef.
Tous les ingrédients norvégiens s’y trouvent, influencés, certainement, par de terribles équinoxes, sauces épicées et arômes garantis, qui vous rendent taciturnes, imposent le silence par respect pour le cuisinier Edvard Munch (tiens!), vous avez découvert la signature du célèbre “Cordon bleu au violet, jaune et rouge“, de toutes les couleurs du ciel de la Norvège, comme vous préférez. Quel bonheur !

Aux titres alléchants:”L‘Amour“, “Rose“, Clair de Lune“, “La mort de la mère”, “Nuit étoilée”, Amélie et le Vampire” ou “Le Cri”. Ah! Vous connaissez?

Vous l’avez déjà entendu ? Mais pas encore vu, ni dégusté. Allons.
C’est un pont à franchir pour celui qui à le courage d’y mordre. ...mais soyez téméraire, dégustez. Etonné ? Vous restez la bouche ouverte? Normal. C’est un épice norvégien bien connu qui vous a brûlé le palais. Il se nomme “Skrik”! Jamais, jamais plus, vous aurez l’occasion de manger un morceau de ciel comme ça, jamais plus! Ce goût, il est unique, sa renommée n’est plus à faire, pérennisé, encyclopédie..
Pas de regrets. Seulement, l’effet de rester bouche bée se prolongera jusque la sortie. D’où, tous les gens qui sortent en choeurs..( l’air hébétés.). Cela passera.

Ah, j’oubliais...à votre attention: Le plat favori “Le Cri”, est épuisé. Son écho vous accompagne toutefois, partout, jusqu’à la sortie et au delà.

Comme dessert, nous avons préféré ...à voir plus tard. Continuons.

Pas de boissons servies. Si vous êtes impressionné et transpirez d’angoisses.... mais, vous pouvez demander un verre d’eau fraîche à l’accueil, on ne vous le refusera pas. On compatit.
Beaucoup de monde y accourt, dévorer des yeux les meilleurs plats de “chez Edvard’s“. Soyez patient. Prenez votre temps pour manger, ce sont vraiment des plats choisis parmi les plus beaux de ce peintre /cuisinier, même ceux de sa “jeunesse”,...déjà.
Admirez...Ayez peur, restez solennel, ne bougez pas, regardez. Vous avez ressenti le souffle qui balaie votre âme de sa félicité ? Vous êtes comblé. Maintenant vous pouvez repartir, en paix, affranchi de faim, heureux, vous disant, j’ai été gratifié par ce Monsieur.
Mais, s’il vous plaît, Madame, comment on prononce déjà ce nom curieux ? On prononce “Munk” , “u“ comme “vu“! Merci de m’avoir éclairé, Madame. Eh bien, je lui souhaite un repos bien mérité, à ce Monsieur M”u”nk, et merci encore pour ses plats somptueux.
Adieu, Edvard MUNCH.

Annexe: Le Restaurant “chez Edvard’s” est ouvert de.............se renseigner, s’il vous plaît. Réservation superfétatoire. Merci.
Grand choix impressionnant aux saveurs norvégiens qui enrichissent votre palais cérébral de merveilles encore inédites (préparées entre 1863 et1944), chatouillent vos papilles et comblent vos yeux à satisfaire votre insatiable curiosité.
Prix abordable et modéré pour tous, étant donnée la renommée de “chez Edvard’s”!
Nous avons beaucoup aimé. À recommander absolument. Ne tardez pas à le découvrir.

Œil von Lynx
En février 2010 Paris

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